Forger notre avenir à la hauteur de nos ambitions!
Au regard de la dernière année, le sentiment d’avoir gravi une marche importante est le plus grand constat que j’en retire. Le parcours est encore loin d’être terminé. Toutefois, nous avons franchi une autre étape.
Depuis plusieurs années, nous partageons la même vision, conservons les mêmes objectifs et réitérons les mêmes messages. Notre but ultime : instaurer un environnement d’affaires qui favorisera l’investissement au sein des entreprises et de l’ensemble de la production porcine.
Gardant cet objectif bien en tête, nous avons travaillé fort pour assurer une meilleure répartition des revenus en provenance des marchés au sein de la filière porcine québécoise. La mise en œuvre de la nouvelle formule de prix au cœur de la Convention de mise en marché 2019-2022 est un grand pas vers l’atteinte de ce but.
Nous nous sommes intéressés au fonctionnement de l’industrie porcine aux États-Unis. Nous avons appris. Nous avons monté un dossier complet qui réunissait l’ensemble des preuves que nous avons pu récolter en trois ans de travail acharné. Cette campagne ne s’est pas faite sans heurt. Nous avons dû travailler rigoureusement pour faire valoir notre point de vue.
Cette formule de prix basée sur la valeur de la carcasse reconstituée est précieuse pour nous. Elle est essentielle à bien des chapitres. Elle permettra aux éleveurs de produire en se rapprochant de leurs coûts de production, de récupérer éventuellement certaines pertes financières qui ont été accumulées, d’avoir plus de liberté pour choisir leur modèle d’affaires, de dégager de meilleures marges afin de pouvoir moderniser leurs bâtiments et de les rendre conformes aux normes du bien-être animal et, bien entendu, d’être en mesure de préparer une relève enthousiaste pour leur entreprise.
Nous pouvons être fiers du progrès que nous avons accompli, comme éleveurs et comme organisation.
Bien qu’il soit navrant que la nouvelle Convention ait fait l’objet de contestation de la part des acheteurs, nous savons qu’elle représente le premier pilier pour assurer la pérennité de la production porcine québécoise.
Pour être en mesure de transformer et de vendre de la viande de porc de qualité, les acheteurs ont tout intérêt à payer adéquatement leurs fournisseurs et ainsi, leur conférer un rôle de partenaire. Cette préoccupation est partagée à travers l’ensemble des éleveurs du Canada. Nous ne sommes pas les seuls à être concernés par cet enjeu. Nous travaillons solidairement avec l’ensemble des producteurs canadiens pour faire reconnaître l’apport indéniable de l’industrie porcine pour l’économie canadienne et la nécessité d’obtenir un juste prix.
Nous devons aussi obtenir un meilleur appui de nos gouvernements. Leur contribution demeure incontournable pour que la filière porcine québécoise atteigne son plein potentiel, que ce soit en bonifiant la sécurité du revenu ou en mettant en place les conditions gagnantes qui favoriseront la relance de l’investissement au sein de la production porcine. Il y a plus d’un an déjà, le ministre Lamontagne s’engageait auprès de la filière à brosser un portrait du secteur et à prendre des mesures pour mieux l’appuyer. L’heure est maintenant à la réalisation de cet engagement.
Une année ponctuée d’embûches
La dernière année n’a pas été sans embûches. La fermeture des frontières chinoises à l’exportation de viande de porc canadienne pendant plus de trois mois a durement touché notre filière. Peu importe les conflits politiques, nous devons pouvoir préserver notre compétitivité en tant que filière en élaborant des stratégies en collaboration avec nos gouvernements.
Outre les guerres commerciales, cette année aura aussi été marquée par la montée du mouvement végane et antispéciste. En collaboration avec l’Union des producteurs agricoles, nous avons fait la demande au gouvernement d’instaurer une loi afin de protéger les entreprises agricoles contre les actions de perturbation de groupes de désobéissance civile. Le gouvernement s’est d’ailleurs engagé à mettre en place une telle mesure, et ce, par l’intermédiaire de la création d’une table de concertation.
Une organisation responsable
Depuis de nombreuses années, nous avons montré à maintes reprises que notre organisation est responsable et que nous sommes déterminés à nous prendre en main. L’une des belles réussites est l’amélioration marquée de notre image publique. Ce travail de longue haleine aura permis de démystifier la production porcine et de valoriser notre profession.
Nous avons montré notre préoccupation envers la cohabitation et l’environnement en appliquant des pratiques plus responsables et par la suite, en s’engageant concrètement dans une démarche reconnue de responsabilité sociale.
D’ailleurs, la santé des animaux demeure au cœur de nos priorités. La mobilisation de l’ensemble des éleveurs permet maintenant de compter sur une veille sanitaire provinciale du syndrome reproducteur et respiratoire porcin. Grâce à l’Équipe québécoise de santé porcine (EQSP), nous avons des plans d’intervention très efficaces en cas de diarrhée épidémique porcine ou de deltacoronavirus. Un plan de mesures d’urgence est en cours d’élaboration en ce qui concerne la peste porcine africaine. Un travail colossal que l’EQSP coordonne, en prévision d’une crise que nous souhaitons ne jamais vivre.
Sachant que l’enjeu du bien-être animal est de plus en plus important pour nos sociétés, nous continuons d’améliorer nos pratiques. Nous avons toujours le souci de continuer notre progression dans ce domaine, même si plusieurs changements demandent des investissements qui trop souvent ne peuvent être rentabilisés.
Cette année, nos efforts de longue date pour positionner avantageusement Le porc du Québec sur les tablettes de la grande distribution ont pris un virage historique avec la décision des marchés IGA d’offrir exclusivement le porc d’ici à leurs consommateurs. Le porc du Québec est aujourd’hui un gage de qualité, associé à la gastronomie québécoise. Ses caractéristiques nous ont permis de promouvoir le porc du Québec comme un atout dans une alimentation saine et équilibrée. Soulignons aussi le succès remarqué de la publicité du Bye Bye 2019, « Le temps du porc ».
Nous avons également cherché à nous rapprocher de nos membres en offrant un contact plus direct, soutenu et transparent afin de répondre à leurs besoins. De nombreux outils ont été utilisés pour y parvenir, tels que le Flash, le Facebook en direct et les rencontres par visioconférence.
Ces exemples démontrent tout le chemin que nous avons fait dans les dernières années. Nous n’avons pas hésité à revoir nos pratiques pour constamment rester à l’avant-garde des tendances et nous allons continuer en ce sens.
À l’ère du changement
Depuis plus d’un an, l’organisation est entrée dans un processus de relève à la direction générale. Nous avons clarifié la démarche à prendre ainsi que les profils des personnes à embaucher. À ce jour, nous avons été en mesure d’embaucher un directeur général adjoint et un directeur des affaires économiques. Pour ce qui est de la direction générale, le processus est en cours.
Ce processus de relève à la direction générale a lieu simultanément avec l’amorce des travaux pour la mise en place du prochain plan stratégique de l’organisation. Cet exercice permettra de définir les priorités de l’organisation pour les prochaines années ainsi que le positionnement escompté de l’organisation dans cinq ans.
À partir de cette réflexion, il sera nécessaire de revoir la planification du financement de l’organisation. Par ailleurs, la modernisation du langage de programmation rejoint également cet objectif de renouveau et d’adaptation aux réalités d’aujourd’hui. L’organisation doit se donner de meilleurs outils informatiques pour bien répondre aux besoins actuels et futurs des éleveurs et de leurs partenaires.
Beaucoup de travail reste encore à faire. Il nous faudra redoubler d’ardeur au cours des prochains mois afin de forger nos entreprises et notre organisation à la hauteur de nos ambitions. Je suis persuadé que tous ensemble nous y parviendrons.
David Duval
Président
Les Éleveurs de porcs du Québec